Passez les portes du Sanctuaire et donnez vies à vos projets les plus fous en devenant les héros du monde de demain. Bravez le Fléau des Ombres, repoussez les ténèbres jusque dans les limbes et mettez la lumière sur les antiques secrets du continent et de son histoire tragique. Du haut de la fabuleuse cité volante de Raziel ou au cœur du champ de bataille, œuvrez pour redonner vie à ce monde tourmenté et sur le point de s'éteindre.

Nobles diplomates, féroces guerriers et aventuriers acharnés, il est temps pour vous d'entrer dans la légende. Gare à vous toutefois, car la déroute se cache derrière chaque opportunité.

Sanctorum ouvre enfin ses portes. Découvrez la bêta ouverte et rejoignez l'aventure !



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Mécaniques complexes - Ferdrad / Nehem

Sam 20 Mai 2023 - 15:33
Le bourdonnement strident et les hurlements inhumains se sont arrêtés, les combattants de première ligne sont couverts d'un sang plus foncé que la normale et des restes de carapaces tombent encore de leurs armures. Les mages remontent les tunnels brulés ou gelés et admirent le trou que les gardes royaux de la ruche ennemie ont fais pour pouvoir sortir défendre la reine. Le silence, les regards agités qui se confondent et enfin une voix raisonne troublant le calme des bois, la victoire est annoncée pour Ascylen. Les renforts de Raziel commandés par un contremaître de la Dague, commencent déjà à plier bagages et se préparent pour rentrer.

L'attention du haut gradé était prise par un automate des rangs du royaume d'Ascylen, fabriqué sur les traits d'une personnalité connue des hommes. Le porte étendard l'intéresse autant pour son effet galvaniseur que ses capacités martiales, il ordonnera à l'un de ses hommes d'inviter ce troublant combattant à la capitale volante.

Une fois de retour à ses quartiers quelques jours plus tard, c'était le côté le moins intéressant du travail qui l'attendait, la paperasse et les formulaires pour les rapports à son supérieur. Bien que aidé par une secrétaire et un nouvel arrivant qu'il bizute légèrement, ça l'embête au plus haut point. Troublé dans sa concentration, il écarte une pile de papier en entendant qu'on toque à la porte et le dit bizuté lui indique qu'un automate attend en bas. Ferdrad mit quelques secondes à se remémorer cette histoire, avant de sursauter en disant de le faire monter dans son bureau. Il ouvre légèrement les fenêtres, mettant ses papiers dans différents placards et tiroirs pour éviter que des informations cruciales ne pleuvent sur la terre-ferme. Il attendait ce potentiel de guerre incroyable, bien assis à son bureau en s'allumant une cigarette, créant ainsi une chouette pause dans son travail.
Ferdrad Vonkran
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Ferdrad Vonkran
RAZIELITE

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Lun 22 Mai 2023 - 13:20
L’existence. Une suite ininterrompue d’ordres, d’impératifs et d’injonctions auxquels il faut obéir. Je le comprends à présent. Personne n’est libre.

Instincts primaires, besoins biologiques. Normes sociales, loi et règles. Limitations physiques, chair mortelle. Les êtres vivants agissent non par choix, mais par obligation ou devoir… Sont-ils si différents des automates dont la programmation est inscrite dans leur noyau d’Arcanitium, cœur de cette magie inexplicable qui anime nos corps artificielles et nos esprits naissants ? Non, je ne le crois pas. Je ne le crois plus…

L’esprit perdu dans les méandres incertains de ma conscience juvénile, j’observe le paysage qui défile. Monts, vaux, forêts et rivières. Depuis le pont du zeppelin qui crève les nuages comme un navire pourfend les vagues, le panorama semble calme et idyllique. Un mensonge éhonté, seulement dû à l’altitude qui m’empêche de distinguer les silhouettes difformes et grouillantes entre les arbres, ou se terrant dans des nids abjects. Le sifflement des bourraques de la haute altitude ne parvient à faire taire le silence surnaturel qui s’est abattu sur les terres redevenues sauvages depuis l’expansion du Malombre. Il n’y a plus rien de vivant ici-bas. Les animaux, tout comme les êtres humains, ont été chassés ou massacrés par les créatures malfaisantes. Il ne reste que des terres vierges, ou les racines et les plantes grimpantes ont repris leurs droits ancestraux sur les ruines des constructions abandonnées dans la fureur et le sang. Par endroit, la terre s’est assombrie, les arbres dépérissent. Comme si le mal s’injectait lentement jusque dans les tréfonds telluriques du continent. A ces endroits, la vie n’est plus la bienvenue. Seule règne la froideur pestilentielle de la corruption.

Si j’en avais été capable, j’aurais soupiré. Combiens de vie et de générations faudrait-il pour parvenir à repousser ce mal inexpliqué ? Beaucoup trop… Serais-je devenu pessimiste ? Je crois que le fatalisme de Jennah commence à déteindre sur mes pensées. Elle m’influence, sans même le savoir, sans même le vouloir. Chaque jour, je deviens différent de la veille. Ni meilleur ni pire. Simplement différent, les yeux rivés sur les horreurs que j’affronte quotidiennement…

Je m’éloigne de la balustrade, et volte-face, pour échapper à la mélancolie qui s’abat sur mon esprit trop perméable. Jennah m’a dit que j’étais comme un enfant : une éponge qui absorbe les émotions sans parvenir à les digérer, à les maitriser. Rien dans mon âme d’Arcanitium n’a été prévu pour m’y aider. Je dois apprendre, par moi-même. L’énorme ballon gonflé de gaz qui porte notre esquif projette son ombre les lattes de bois vernies du pont. Quelques aéro-marins zélés astiquent le plancher, sous les yeux d’un second inquisiteur, tandis que le capitaine garde l’œil rivé sur sa longue vue. La silhouette massive de Raziel se découpe bien au-dessus de la ligne de l’horizon. La cité flottante, fleuron de l’ingénierie humaine. Mes… ancêtres, ont peut-être été conçus entre ses murs. Je baisse les yeux sur mon corps de cuivre et d’acier, vêtu d’un habit d’apparat aux couleurs d’Ascylen. J’ai été expressément mandé par un contremaitre de la Dague. Le commandement militaire n’a pas jugé nécessaire de m’expliquer les raisons de cette requête. Ils y ont probablement vu un moyen de promouvoir la supériorité technologique du royaume, peut-être de tisser des liens ou des alliances avec une organisation célèbre pour ses faits d’armes. Je l’ignore. Le seul ordre que j’ai reçu c’est : porte haut les couleurs d’Ascylen, et fait bonne figure. Que me demander de plus ? je suis un automate militaire, je n’ai rien d’un diplomate, d’un négociateur ou d’un orateur. Mon interlocuteur risque d’être… déçu.

****


Deux heures plus tard, j’arrive à destination. Une large bâtisse. Quartier général de la Dague ou seulement la demeure d’un contremaitre maintes fois décoré ? Je frappe sur le lourd bois de la porte. On m’ouvre, je m’annonce. Je suis invité à entrer. Une volée de marche plus tard, je pénètre dans un bureau où flotte un étrange parfum d’encre et de tabac froid. Derrière le bureau, m’observe mon hôte, le visage balafré dévoré par des volutes blanchâtres de fumée. Une cigarette. Je n’ai jamais compris l’intérêt de s’injecter des produits euphorisants dans l’organisme. Je m’arrête sur le pas de la porte, dos droit, bras le long du corps, une posture militaire. Et je romps aussitôt le silence :

« Coryphée Immortel Nehem. Porte-Étendards dans l’armée royale d’Ascylen. Je réponds à votre appel, contremaitre Vonkran. Comment puis-je vous être utile ? »

Nehem
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Nehem
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Dim 4 Juin 2023 - 1:29
Le sourire de l'assassin se dessine au travers de sa fumée de cigarette lorsque la main de l'automate heurte sa porte, un "Entrez !" sonore résonne dans la grande pièce. Le haut-gradé est au centre de différents placards et tiroirs, en haut de longs rouleaux de parchemins sont exposés, qui sait ce que peut bien renfermer tout ce savoir. En son centre trône un bureau en bois massif, décoré de plusieurs feuilles d'or représentant des dagues, servant de lumière pour le travail du soir un magnifique éclat d'arcanitium qui sert de prisme à la lumière d'une lampe artisanale.

Ferdrad se lève pour accueillir son invité, il fait le tour du bureau et ira prendre appuie sur celui-ci bras croisés, la cigarette sur le coin des lèvres il n'est habillé que d'une chemise blanche. En revanche, pour la première fois qu'il reçoit une machine en entretien il ne semble pas dérangé, et son regard laisse deviner qu'il considère la création comme un n'importe quel homme.

"Nehem donc, enchanté et bienvenue dans les locaux de la Dague. Je suis ravis que vous ayez pu vous libérer pour venir visiter Raziel ! La citée vous plait j'espère... Mais j'imagine que votre condition fait que vous ne vous attardez pas sur ces détails hein. Bref, je vais être direct j'aimerais vous recruter parmi les armées de Raziel, nous vous offrons des quartiers sur l'île industriel où vous pourriez aider à concevoir des chef-d'œuvre comme vous pour notre cause."

Ferdrad ne se gênait pas pour être direct, il s'imaginait sans  doute que la machine allait enregistrer et analyser l'information plus rapidement ? Non, c'est juste l'homme qu'il est, et peu importe l'interlocuteur. De sa main libre, il s'amusera avec une dague richement décoré, un cadeau pour sa tenue d'apparat et non une réelle arme à ses yeux.
Ferdrad Vonkran
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Ferdrad Vonkran
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Lun 5 Juin 2023 - 13:53
Quelle mécanique complexe pousser les êtres vivants à survivre ? Qu’est-ce qui les motive, les incite à continuer, jour après jour, malgré les horreurs et les difficultés ? Je peine à le comprendre. Un automate; lui, répond à des injonctions magiques, inscrites en son cœur d’Arcanitium. Il ne s’agit ni de désir, ni d’instinct de survie. Seulement de l'exécution d’une routine prédéfinie. Il n’existe, pour ceux de ma nature, que l’illusion du libre arbitre.

Mais les Hommes sont-ils si différents ? J’observe mon interlocuteur s’installer avec une aisance qui aurait pu déconcerter un être capable d’hésitation et de doutes. Les êtres vivants ne sont-ils pas esclave de leur chimie intérieure ? Des ordres qu’ils reçoivent ? Des codes que la société leur impose ? Eux aussi vivent dans l’illusion de leur libre arbitre, alors qu’ils déambulent et se battent pour ce que d’autres leur imposent. Nous sommes tous des marionnettes. La différence majeure, c’est que eux l’ignorent. Où peut-être préfèrent-ils l’ignorer.

Visage de marbre, figé dans une minéralité séculaire digne d’une statue antique ayant bravé les affres du temps, l’érosion des siècles, je reste immobile, silencieux. Dos droit, posture militaire respectueuse, les bras le long du corps, le port de tête haut. Mes yeux, bijoux d’horlogerie, ne quittent la silhouette de mon interlocuteur, braquée sur son visage comme s’il s’agissait d’une proie à abattre. Par expérience, je sais que les humains ont parfois du mal à soutenir mon regard où ne brille aucune flamme de vie. Mais celui-ci ne semble affecté, preuve que son esprit est marqué d’innombrables balafres. Des blessures de guerres, invisibles, mais qui jamais ne se résorbent vraiment. C’est que ce m’a dit Jennah.

Ses mots glissent dans les canaux de cuivres qui remontent jusqu’à l’entrelacs de rouages minuscules, ersatz de cerveau. Chaque détail s’y inscrit, avec une précision dont seules les machines ont le savoir. Chaque mot, geste, expression, faux-semblant. Le commandement royal me demandera un compte-rendu complet. Je le lui donnerai.

Enfin je réponds, notant que l’humain ne semble avoir pleinement conscience de mon statut. Alors feint-il de l’ignorer ? Je suis ici parce que j’ai été mandé, et qu’on m’y a autorisé. Ma volonté n’importe nullement. Je n’y avais même pas pensé… Ai-je le droit de me « libérer » de mes devoirs ?

« Le Commandement de l’armée royale d’Ascylen est ravi de l’intérêt que vous portez à son matériel militaire, et vous remercie pour votre invitation. La réputation de la Dague a depuis longtemps traversé les frontières, et nos aimables souverains, grâce leur soit rendue, sont convaincus qu’un plus étroite coopération entre nos forces signerait l’aube d’une nouvelle ère de prospérité pour le Royaume, et l’Humanité. »

Je répète à la lettre la formule apprise par cœur. Mon intonation imite le ton solennel du héraut me l’ayant récité, avant que je n’embarque sur le Zeppelin. Même l’humble automate que je suis réalise toute la prétention du propos, ridicule et pompeux à souhait. Mais je m’exécute.  Qui suis-je pour juger le couple royal et le commandement militaire ? Personne. Je ne suis même pas une personne.

Ma bouche de cuivre et d’acier s’ouvre à nouveau, mais aucun son ne quitte mes cordes vocales artificielles. Je… J’hésite. Étrange. Pourquoi ? La demande de mon hôte me prend de court. Des ordres contraires s’entrechoquent dans mon esprit inhumain. Je dois répondre aux requêtes de la Dague, en signe de coopération. Mais ai-je le droit de quitter mon service actif pour rejoindre une autre compagnie, fut-t-elle membre des forces armées de Raziel ? Et nos secrets industriels, sont-ils à transmettre ? Je l’ignore…

« Je… » Pour la première fois de ma vie, on me propose de prendre une décision. Quelle injonction dois-je définir comme primant sur les autres ? « J’accepte. Le haut-commandement m’a demandé de faire bonne figure. La coopération est un prérequis à la confiance mutuelle, n’est-ce pas ? »

Je vogue en eaux sombres et inconnues. « Mais j’ai une requête à mon tour. » j’improvise. Les mots quittent ma gorge de cuivre bien plus vite que mon esprit magique parvient à les formuler. Que m’arrive-t-il ? « Il me faut Jennah. J’ai besoin d’elle. C’est l’ingénieure en charge de mon entretien. Elle doit me rejoindre. »

L’homme ne quitte sa cigarette. Je me perds dans l’observation des volutes de fumée blanche qui décrivent des arabesques complexes, impossibles à prévoir, portées et déchirées par des courants d’airs invisibles, imperceptibles. Une question s’invite, de multiple fois ressassée, contenue jusqu’à présent. Jusqu’à ce que la curiosité éveillée et ma conscience naissante interfère avec ma programmation logique :

« Pourquoi fumez vous ? »
Nehem
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Nehem
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Lun 19 Juin 2023 - 0:33


Mécaniques complexes.

Donc là, une machine qu'on lui avait vendu comme paramétrée pour répondre à des ordres et des questions simples. Venait purement et simplement de changer de bannière si sa mécanicienne le rejoignait dans les cieux. Ferdrad arborait un large sourire lorsque la fumée de sa cigarette était dissipée, il devait analyser les possibles scénarios de réponse et la suite des évènements, occupons nous des broutilles.


Pourquoi je fume ? Quelle étrange interrogation pour votre esprit magique... J'ai toujours cette chose au bout des lèvres pour faire baisser mon stress. Ca me rassure en quelques sortes et ça permet parfois de camoufler mon regard et qu'on ne lise pas en moi comme dans un livre ouvert.  Mais avant toute chose cher ami, vous savez que faire bonne figure après de vos commandants en acceptant mon offre, vous fera rejoindre les rangs de Raziel, mh ? Finis les rangs d'Ascylen il vous faudra choisir un ordre, les Séraphins, le Péril, la Dague, enfin... Je vous laisserais vous renseigner là dessus.

Il décroise les bras et se met à marcher dans la pièce, un regard attentif à cet automate qui est l'un des rares à le déstabiliser par la parole. Il écrasera sa cigarette maintenant terminée sur le rebord de la fenêtre.


Pour ce qui est de la venue de Jennah, faites comme bon vous semble ! Raziel est prêt à accepter n'importe qui voulant l'aider. Il en va de même pour ses quartiers, un atelier lui sera offert sur mes ordres. Je comprend bien qu'elle doit beaucoup tenir pour vous, j'ignore totalement votre fonctionnement à vrai dire mais je vous considère comme n'importe quel homme qui se bat à mes côtés. Et je dois parfois vous écouter pour que le moral des troupes ou leur batterie ? Ne baisse pas trop. Cette ingénieure, serait-elle comme une mère pour vous ? Une soeur ? Bref, je commence à rédiger le document officiel, vous pouvez soit rester ici et me poser des questions, soit vous promener dans la citée volante. Profitez en, mon temps vaut de l'or en ces temps troublés et rares sont les personnes à pouvoir accéder à un entretien avec moi

Il retourne à sa place en ricanant et ouvre un grand parchemin, l'automate n'a aucun mal à lire son écriture, et il semble déjà rédiger la lettre de réquisition du soldat "Nehem" pour Raziel ainsi que son ingénieure sur décision et confirmation de ce même automate.
Une fois le document signé et quelques dorures posées, il le tend vers l'automate  et observe sa réaction. Une fois la confirmation écrite apposée, il rejoindra l'armée Razielite dans l'ordre de son choix. Ferdrad était bien placé pour savoir que ce genre de décision ne se prenait jamais à la légère, mais bien trop souvent le choix était vite fait. Et rares sont ceux à le regretter, que le choix soit oui ou non. Les hommes ont tous un instinct de liberté, de sécurité, d'obéissance ou à l'inverse de domination. Comment un automate allait-il pouvoir séquencer ce genre d'information et y répondre ?

 

Ferdrad Vonkran
Sanctimes : 2416
Ferdrad Vonkran
RAZIELITE

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Lun 19 Juin 2023 - 13:58
Les mots s’entrechoquent. Une myriade. Propulsés à la vitesse de mes pensées magiques sur des trajectoires de collisions. Il en résulte un chaos, une tension, une explosion de doutes et de sentiments qui m’étaient encore inconnus il y a quelques semaines. Qu’ai-je fait ? Ai-je répondu ce que je devais ? Ai-je pris une liberté que l’on ne m’avait octroyé ? Je ne sais plus.

Mécaniquement, mes mains de cuivre et d’acier se resserrent, poings rigides. Mes rouages internent grincent sourdement. Une mélodie mécanique dissonante à peine perceptible. Elle est la preuve du trouble qui dévore mon âme artificielle. Mon visage se fige, inhumain, sourcils froncés, lèvres entre-ouvertes. Pendant quelques secondes, alors que mon hôte rédige son document, je ne suis plus qu’une statue sans vie… Mais alors que je croyais sombrer dans les méandres de ma conscience naissante, un sursaut inattendu m’offre une planche de salut inespérée. Cette petite voix dans ma tête. Je recouvre l’intégralité de mes moyens.

« Non, j’ignore quelles sont les conséquences de votre offre. Je n’ai pas été programmé pour cela. L’ordre m’a été donné de faire le nécessaire pour satisfaire vos requêtes, et permettre une alliance avec la Dague. Notre commandement estime probablement… » Je marque une seconde d’arrêt, surpris par mes propres mots. Serais-je en train d’interpréter les injonctions de mes supérieurs ? De leur trouver une signification implicite ? « … Qu’une bonne entente entre votre Ordre et mon royaume favoriseraient une lutte plus efficace contre la Malombre dans nos contrées… »

Mais m’ont-ils explicitement permis de passer sous l’autorité d’une autre nation ? Moi qui suis un Coryphée Immortel, fierté nationale, mécanique complexe propriété de la couronne. Je ne suis pas une personne. Je suis une chose. Du matériel. Je ne décide de rien. Je vais là où on me l’ordonne.

« J’imagine que mon roi et ma reine devront approuver le transfert. J’accepte votre offre, mais je ne suis pas en mesure de l’entériner officiellement. Ma parole n'a pas plus de valeur que celle... d'un meuble. » Ces mots s’échappent de ma gorge métallique alors qu’une question trouve un écho mon esprit artificiel. Jennah. Qui est-elle pour moi ?

« Jennah est mon ingérieure en chef. Elle veille au maintient de mes fonctions vitales. » Est-elle seulement cela ? Une mécanicienne lambda pareille aux autres ? Non. Elle est bien plus. Mais je manque de mot pour le décrire. « Nous n’avons aucun lien de parenté. Elle est humaine. » Une réponse terre-à-terre, premier degré, qui peine à masquer mon incapacité à répondre avec précision. « Même si Ascylen valide le transfert, ils refuseront que n’importe qui puisse mettre les mains dans mes entrailles, au risque de m’endommager. Ma question n’est que pure logique, pragmatisme. » Serais-je en train de mentir pour dissimuler ma crainte d’être séparée d’elle ?

Je tends le bras pour saisir le papier. Le tracé sombre laissé par la plume s’inscrit dans mon esprit magique. Les formes prennent vie. Des mots. Enchevêtrés entre des signes de ponctuation. Des phrases. Un assemblage complexe qui donne à l’ensemble une cohérence, un sens. Le langage a été implanté en ma mémoire. Je ne sais ni lire ni écrire. Mais je comprends instinctivement la signification de ces lettrines cursives, aériennes, abandonnée sur le vélin, née d’un esprit pour être transmis à un autre. Des pensées matérielles d’encre et de papier. Elles ne trahissent aucun stress. Un tracé régulier. Peut-être pourrait-on y lire une certaine précipitation, comme si mon acceptation avait pris mon interlocuteur de court, et qu’il s’était employé à rédiger le document avant que mes mots puissent être contredits.

« Je… vais le transmettre à l’ambassade Ascylen sur Raziel le plus rapidement possible. » La logique, ma programmation interne, m’imposent de prendre congés. Je ne suis pas conçu pour tourner autour du pot, pour éluder les questions, ou pour converser longuement. Pourtant, une vive impulsion m’interdit de conclure pour tourner les talons. Pas encore. Je me dois de clarifier un détail, d’interroger les motivations de mon interlocuteur :

« Gardez en mémoire que je suis plus proche de la cigarette que de l’être humain. Mon rôle, tout comme celui de celle qui se consume entre vos lèvres, est d’amoindrir le stress que la perspective de la bataille éveille dans l’esprit des soldats. J’ai été forgé à l’image du Général-Ingénieur Nehemia Aleksanar Stanhop. Une figure majeure de l’Histoire d’Ascylen. Lorsque ces hommes et ces femmes m’aperçoivent, c’est le patriotisme, qui inhibe leurs craintes. Lorsque je fonce droit sur les hordes monstrueuses, ils me suivent, galvanisés, amputé pendant quelques instants des peurs qui amollissait leurs bras et leurs jambes. Ils meurent, mais la ferté au ventre plutôt que la terreur.

Croyez-vous que j’aurais la même capacité d’influence sur les troupes de Raziel ? Une cigarette reste une cigarette, mais si vous n’êtes pas en mesure de l’allumer, a quoi sert-elle ?

Qu’attendez-vous de moi exactement ? »
Nehem
Sanctimes : 1423
Nehem
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Mer 5 Juil 2023 - 4:05


Mécaniques complexes
Ferdrad ne peut retenir un rire nerveux avant d'enrouler le parchemin et de le tendre à sa recrue mécanique. Il avait l'impression de se revoir lui plus jeune, la sensation de n'être qu'une arme au service d'un puissant, une vie sans intérêt vouée à baigner dans le sang. Le contremaître a rencontré une femme, dégageant les nuages noires de son esprit et sa  fille montra le bout de son nez pour imposer un soleil irradiant son avenir de bonheur. Il est temps de faire une petite mise à jour à ce Nehem, peut être que ses paroles peuvent l'aider à s'émanciper ou à gagner en conscience.


"Si vous pensez que votre condition ne vaut pas mieux qu'un objet anti-stress, vous devez savoir que les hommes sont pareils. Les valeurs de certains dirigeants prônant le sauvetage de l'humanité sont pour la plupart réelles, mais sachez que la plupart des hommes sont mauvais. J'ai pu l'observer à de multiples reprises à travers les missions, les interactions et l'histoire.  Moi même, je suis une figure d'autorité, mais derrière cette figure se cache un symbole. Puisque si je tombe, qui va mener les hommes ? Je suis assez puissant pour diriger des entraînements et on me nomme souvent pour diriger des assauts contre l'Essaim, comme celui ou je vous ai rencontré. Si je tombe, qui pourra prendre ma place et éradiquer ces monstres avec autant d'efficacité ? Vont-ils grossir et atteindre le même  rang de menace que la Malombre ? Bref, vous avez l'idée. Nous avons tous la même valeur quand on est à l'armée, la hiérarchie est là pour que personne ne perde la tête et qu'on reste efficace, rien de plus."
 
Ferdrad s'était perdu dans son explication, baissant la tête et serrant la table qui semble craquer durant ce petit discours sur la nature humaine et leurs guerres. Un long silence s'était installé lorsqu'il avait marqué le point final de son explication, il redresse enfin la tête vers son interlocuteur son regard parle pour lui maintenant. L'assassin considère cette machine comme un égale, il lui prit la main pour lui offrir une franche poignée de mains. Il prendra les devants et lui ouvre les portes de son bureau pour lui indiquer la sortie.


"Je vous raccompagne jusqu'à la sortie, j'ai un capitaine à inspecter aujourd'hui. Transmettez mes amitiés à l'ingénieure en charge de vous, et faites bien attention de répéter chacun des mots de mes explications pour le bien de votre prêt à mon ordre. Vous êtes un potentiel de guerre assez incroyable, et même si votre visage n'inspire pas mes hommes, ce sont vos capacités martiales qui brilleront durant les opérations. D'accord ?"

Ferdrad Vonkran
Sanctimes : 2416
Ferdrad Vonkran
RAZIELITE

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Mar 18 Juil 2023 - 12:48
Le discours me laisse perplexe. Les mots devenus phrases s’articulent autour d’une réflexion plus profonde, plus sombre, dont ma conscience peine à éclairer les fonds abyssaux. Je reste silencieux, mes yeux de cuivres braqués sur cette silhouette crispée sur son bureau, auréolée d’une fumée de plus en plus dense à mesure que sa verve amère l’empêche de la recracher vers les poutres apparentes du plafond. Les traits du contremaître s’effacent derrière cet écran vaporeux. Gommé de toute humanité, il ne reste que le regard d’un être né dans le sang et la fureur, d’un froid assassin. Une silhouette démoniaque vomis par une faille tellurique dont s’échappe de mortelles fumerolles soufrées…

Instinctivement, ma poitrine se gonfle. Ma programmation m’impose d’adopter une gestuelle humaine, bien que je n’aie nullement le besoin de respirer pour vivre. Un langage muet qui démontre tout l’intérêt que je porte au discours de mon hôte, comme s'il m'inspirait. Car il résonne dans mes neurones alchimiques comme l’écho de mes propres pensées inavouées : les humaines et les automates ne sont pas si différents… A part Jennah, je n’ai jamais rencontré être vivant qui l'affirme. J’y vois un signe. Celui d’une ouverture d’esprit pragmatique. Celui d’un homme qui a côtoyé assez de monstres, humains ou non-humains, pour déceler l’étincelle d’humanité même au milieu de rouages de cuivre et d’acier. Se pourrait-il que Raziel accepte l’émancipation de ceux de mon genre ? Étonnant. Je n’ose imaginer les répercutions diplomatiques si les créatures d’Ascylen désertaient pour rejoindre les rangs de la cité volante. Le passé commun de nos deux nations ne suffirait pas à calmer la sourde rancoeur de mes souverains.

Mais tout ceci n’est que pures spéculations. Un assemblage de possibles qui s’imbriquent, telles les pièces d’un puzzle, pour former un motif hasardeux. Je dois user de toute ma volonté pour les chasser, et parvenir à rester concentré sur le discours du contremaître. Plus ma conscience s’éveille, plus des pensées subreptices parasitent mes canaux logiques. Il devient de plus en plus difficile de les contrôler… Est-ce pareil pour les humains ? Cela pourrait expliquer leur manque évident de cohérence : ils disent quelque chose, et font tout le contraire. La plupart du temps.

J’accepte sans un mot la main tendue. Même si la mienne tremble quelques instants, hésitante. Je n’ai pas l’habitude d’être traité comme un égal, comme un être vivant.

« J’ai tout enregistré. » L’entrevue est déjà finie ? Peut-être ai-je montré trop d’empressement à accepter l’invitation. L’homme a obtenu ce qu’il souhaitait, et il désire à présent passer aux affaires suivantes. Comme si le temps lui était compté. J’ignore ce que peuvent ressentir les êtres de chair et de sang : leur rapport au temps. Grandir, vieillir, mourir. « Vous pouvez compter sur moi. J’ignore si mes supérieurs avaient prévu une telle proposition, mais il est évident que c’est la meilleure manière de tisser des liens sérieux entre Ascylen et les Ordres Militaires de Raziel. » Est-ce que je ne serais pas plutôt en train de me convaincre moi-même ? Surpris d’avoir été en mesure de décider, seul, de prendre un tel engagement. J’imagine déjà Jennah me lancer des œillades noires. Elle me protège. Si mes supérieures découvraient ce que je deviens, ils choisiraient de me mettre au rebut, automate détraqué qui échappe à leur contrôle autoritaire. J’ai accepté pour m’éloigner d'eux. Eux qui me verraient comme une abomination. Je le fais pour survivre. Je me laisse raccompagner, pensif, avant de répondre sur le seuil du bureau enfumé :

« J’ignore encore beaucoup de choses sur la nature humaine. J’ai surtout été en mesure d’observer votre genre sur les champs de bataille. Lorsque l’esprit s’imbibe de haine, ou que la peur l’inonde. Alors les humains ne sont guère plus que des bêtes sauvages. Leurs actes dictés par leurs instincts primaires, la survie avant tout. C’est peut-être cela qui inspire les hommes : le calme froid et calculateur des Yselien. Nous sauvegardons pour eux leur part d’humaine dans la fureur de la bataille, pour leur restituer ensuite. »

Enfin je quitte le bureau. Une question soudaine s’invite dans mon esprit artificiel. Je l’expose, aussitôt. Elle jaillit de mes lèvres rigides comme dotée de sa propre force vitale :

« Peut-être pourrais-je vous accompagnez, pour votre inspection ? Je pense qu’il serait plus aisé de faire comprendre à mes supérieurs le bien fondé de notre démarche si je peux leur apporter plus de détails... Factuels. Concernant la Dague, les autres Ordres Militaires, votre organisation, vos objectifs, le rôle que vous prévoyez de m’attribuer. »

J’ignore s’il va accepter. Peut-être préfère-t-il garder ses secrets. Ou se débarrasser de moi, malgré son discours sur l’humanité et la monstruosité. Mais si la Dague se montre incapable d’ouvrir un tant soit peu ses portes, pourquoi ma hiérarchie accepterait-il de lui prêter, sans condition, l’un des fleurons de sa flotte d’automates de guerre, porte-étendard et incarnation vivante de l’antique héros Nehemiah Aleksandar Stanhope ?
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