Ozteran fait le premier pas vers Karpentor, ce n'est qu'une image. [Ferdrad - Jonath]

La Basse-Ville est fortement animée ce jour, un nouvel arrivage de visiteur afflue dans les boutiques et les quartiers résidentiels encore disponibles. Toutes les races et tous les peuples s'amassent, les séraphins les guides et les aides, n'oubliant pas de faire le compte et le contrôle des invités. Néanmoins une ombre semble se poster sur les balcons et les toits, un regard parfois embrumé par une fumée de cigarette il tient un registre d'une main, son addiction qui se consume de l'autre.

Ferdrad Vonkran, contremaître de l'ordre de la Dague semble avoir un intérêt tout particulier pour cet arrivage. Il fera descendre son double dans la population, contrôlant les lieux de lui même en hauteur. Mettant en avant son grade il demande la coopération des Séraphins pour trouver un individu. On lui signal qu'il est déjà parti droit devant vers les boutiques, sans doute allait-il s'arrêter boire un verre vu le long chemin parcouru. L'agent et son double marchent d'un même rythme dans une seule et même direction, s'arrêtant à l'auberge la plus fréquentée du coin, l'original contrôle les fenêtres des chambres, la copie regardera par les fenêtres si la cible est là.

Bingo, le bonhomme est bien là ! L'assassin descendra de son perchoir, laissant le double aller dans une ruelle pour le rejoindre ne former qu'un seul être. Il ira pousser les portes de l'auberge, montrant rapidement un insigne au barman il commandera deux pintes de brune pour la table du nain seul. Prenant les devants il se permettra d'agripper la chaise en face du grand Jonath Beorson lui adressant au moins quelques mots avant de pouvoir prendre place:

- Monsieur Beorson, mes respects à vous et surtout bienvenue sur la célèbre et grandiose Raziel. Je me présente, Ferdrad Vonkran membre de l'armée de cette île volante, auriez vous quelques minutes ou heures à m'accorder ? J'ai apporté une pinte en guise "d'argument".

Un sourire, et une nouvelle clope qui s'allume il fixe le nain attendant une réponse positive.

Passant les différentes portes à sa portée, le nain se faufile à travers la population de Raziel, souvent bousculé du fait de sa petite taille, il fait son possible pour ne pas se faire remarquer.

Progressant aussi rapidement que ses jambes lui permettent ainsi qu'une fatigue dû à un long voyage et le manque d'oxygène causé par la hauteur de la cité volante, il est contrait de faire quelque pause ici et là avant de reprendre sa marche. Conscient de sa nature, il fait son possible pour ne pas se faire remarquer, toutefois, l'architecture, la machinerie et autres merveilles Razielites lui décroche un "Wahou" de temps en temps.

Certes la technologie ne le choque pas mais une ville entière qui vole possède la faculté de l'impressionner. Il effectuera un léger hemmage, trahissant une gorge asséchée; Il jettera un léger coup d'oeil et remarquera une auberge et s'y dirigera avant de choisir une table.

Le nain haussera un sourcil face à la manœuvre d'approche. Il regardera derrière-lui pour être sûr et certain que l'étrange bonhomme qui s'est invité à sa table s'adresse bien à lui puis en haussant une épaule, il se saisira de la chope, la portant a ses lèvres.

- C'est une drôle d'approche monsieur Von Kran. Très drôle, vous avez titillé mon intérêt.

Le haut-gradé laisse échapper un rire mêlé à une quinte de toux suite à l'invitation du nain à s'installer. D'un rapide coup d'œil il aura vérifié que les lieux ne sont pas côtoyés par d'autres curieux d'oreilles attentives à l'encontre de sa "cible". L'animation de la taverne est assez forte, et la présence d'un officiel passe presque inaperçu bien que le patron et ses serveurs savent qui est à quelle table.

- Merci à vous, c'est bien la première fois qu'on me dit être drôle mais je le prend volontiers. Laissez moi finir la présentation officielle, je suis le contre-maître de l'ordre de la Dague, nous nous chargeons de tout ce qui touche aux renseignements et opérations discrètes pour Raziel. Si je me dévoile ainsi c'est que j'ai une certaine confiance en vous, après tout mes renseignements bien que très maigres ne m'indiquent pas un passé de criminel ou de membre de secte.

La voix du quarantenaire était posée, monotone, difficile de dire si il regardait le nain dans les yeux vu la fumée épaisse qu'il soufflait de temps à autres. Il tapotait la table de ses doigts, gardant une main sous la table "au cas où", après tout les bas-quartiers n'étaient pas exemptés par la visite de parasites des souterrains. Il reprendra après avoir rangé ses notes sur le nain dans une poche, lui offrant un sourire "rassurant" selon lui.

- Je ne vais pas passer par quatre chemins, je souhaite vous faire intégrer les ordres de Raziel. Celui qu'il vous plaira bien sûr, et à la question du "mais pourquoi ?" la réponse se trouve du côté d'une invention que vous avez produite. Une arme assez rare que vous seul possède à ce que j'ai compris ? Si vous pouviez au moins me confirmer mes informations ça serait déjà fortement sympathique de votre part.

Une fois sa proposition sur la table (façon de parler) il se décide enfin à boire dans sa pinte. Sa voix semblait plus basse et il s'était penché sur la table pour ne pas laisser fuiter l'histoire de l'invention, un recrutement pour Raziel étant assez commun. Quelques clients s'en vont au fil de son argument, continuant leur visite tout en laissant de la monnaie au bar.

Le nain s'enfoncera dans sa chaise. Tiraillée par la fierté concernant l'intérêt des autres pour son invention mais également par le comportement cavalier de l'agent, il posera sa chope sur la table après un instant à ne rien faire si ce n'est fixer son interlocuteur avec une expression de défi.

Il viendra glisser une main dans l'une de ses poches, y sortant des cartes qu'il mélangera assez cérémonieusement avant d'en distribuer deux à l'agent et d'en garder deux de son côté; Il terminera son étrange rituel en posant trois cartes face cachée au centre de la table.

- Vous connaissez le poker ? C'est un excellent jeu de cartes pour faire connaissance et c'est plus urbain que de tenir des notes sur quelqu'un. Jouons une partie, je répondrais à vos questions. Il ponctuera sa phrase d'un sourire quelque peu taquin avant de reprendre. Oui, Basile est une arme d'exception et pour ce qui est de mon recrutement, j'ai plutôt tendance à être un électron libre.

L'inventeur jettera un coup d'oeil à ses cartes, souriant.

Le haut gradé s'étonne d'une telle réaction, laissant les cartes être distribuées il avise un instant le nain qui avise ses cartes. Il en fera de même, gardant son visage impassible, jetant un coup d'oeil aux trois cartes posées au centre. Il recrache une fumée épaisse au dessus de lui avant d'enchaîner.

- J'ai rarement le temps de jouer, ça me fera du bien après tout. Concernant mes questions, je ne cherche pas à vous voler Basile ou ses plans loin de là, cette époque est révolue de mon côté. Néanmoins, nous aimerions savoir si sa production était possible sur commande, et son prix. Pour ce qui est de votre adhésion aux rangs de Raziel, je me doutais un petit peu de cette réponse mais nous pourrions rester alliés ? En cas de problème un contrat de mercenariat ne fait jamais de mal ?

Il toque sur la table, les deux joueurs ne misant que des réponses, il est inutile de jeter de précieuses pièces. Le nain révèlera alors les trois cartes au centre, les deux joueurs se fixent et le visage de l'informateur se tord d'un sourire amusé révélant sa main et ses trois as. Le razielite s'enfonce alors dans sa chaise, savourant la fin de sa bière en observant le nain.

- J'attend mes réponses monsieur Beorson, en espérant que celles-ci nous conviennent à tous les deux.

Fronçant quelque pour les sourcils, le nain laissera échapper une injure dans sa langue natale avant de sourire, plongeant son regards dans celui de son interlocuteur. Il se râclera la gorge en rangeant les cartes dans leur pochette, l'accrochant à sa ceinture avec de l'aide de sa boucle.

Après un court instant de silence, il se saisira de son godet, le portant à ses lèvres avant d'y vider son contenu en deux puissantes gorgées audible, il fait clairement durer l'attente de l'espion, le jaugeant du regard avant de poser le récipient sur la table, joignant ses paluches avant de rompre le silence.

-Dans les faits, mon arme peut être copiée mais jamais égalée, son fonctionnement est complexe et allie le meilleur de la technologie de Karpentor et d'Ascylen. Sans compter que les seuls schémas existant sont dans ma tête et je ne tiens pas à ce que mon armement soit copiée.
Il marquera une pause, prenant un air grave. Nous, les êtres intelligents possédons le don unique de tout détruire sur notre passage et d'exceller lorsqu'il s'agit d'armement. Regardez Raziel, les armes à poudre noir ou le mécanisme complexe d'une baliste. Pour tuer, nous sommes les meilleurs, par conséquent, je pense que d'ici une décade ou deux, l'entièreté de votre armée sera équipée d'une arme similaire à Basile, il suffit d'être patient.

Il viendra se lever de la table, s'approchant de l'homme avant de lui tendre la main.

- Pour ce qui est d'une alliance, vous pouvez compter sur moi, monsieur Von Kran.

Ozteran fait le premier pas vers Karpentor

Une alliance entre Raziel et un inventeur de génie, sa mission du jour était remplie on dirait. Il écrase sa cigarette dans le fond de sa chope, et offre un large sourire au nain ainsi qu'une franche poignée de main comme pour sceller cet accord. Après tout, les nains sont rares et intelligents, il faut savoir s'en faire des alliés, ce n'est pas pour rien que Karpentor rayonnait avant la Malombre. Mais n'ayant pas fait attention au temps il doit couper court, merci à son nouveau camarade de s'être levé pour le lui rappeler.

Ce fut un plaisir de faire votre rencontre monsieur Beorson, en espérant vous recroiser non loin de mes quartiers pour que nous puissions rejouer. Un coup de chance de mon côté ne se reproduit jamais, je compte trop sur mon talent ! J'imagine que le hasard et la chance vous sont de biens meilleurs alliés que pour moi.

Il se permit de le raccompagner vers la sortie, lui offrant même un petit accompagnement par un soldat de son ordre pour éviter que la populace ne le bouscule de trop. Il attendait bras croisés dans l'encadrement de la porte que le nain s'en aille ou alors qu'il lui accorde une nouvelle phrase franche et pleine de vertu. Ce qui lui mit un petit stress le forçant à quitter les lieux... Et une cigarette était allumée à nouveau. Combien de temps avaient-ils discutés et jouer ? Nul ne le sait mais le soleil avait fortement avancé dans le ciel de la ville volante. Ferdrad retourne dans sa ruelle, et une lumière d'arcanitium bleutée émet un léger flash, il s'est à nouveau dédoublé et il repart à la recherche de futurs alliés pour la ville volante. Un rendez-vous l'attend à ses bureaux.

Le nain marquera une courte pause en jetant un dernier coup d'oeil à son nouvel ami, enfin, allié. Il viendra lui sourire avant de disparaître dans la foule, faussant compagnie aux gardes mandés par l'espion.

Quittant la basse-ville d'un pas preste et agile, même pour un nain, il songea à cette alliance qui sera mutuellement bénéfique ainsi qu'au futur parties de cartes endiablées avec Ferdrad, bien qu'il doute de la sympathie de ce dernier, il possède néanmoins une certaine confiance à son égard, ensemble, ils pourraient être redoutable au combat contre la Malombre.

Se faufilant dans une bicoque abandonnée, il y installera ses affaires avant de se coucher, la journée fût riche en émotion et en rencontre. Ainsi, Karpentor et Otzeran serait uni, au moins, une fois.